Négociation salariale

Négocier son salaire à l’embauche : mode d'emploi

Après une période intense de recherche, vous êtes sur le point de vous faire embaucher. Le poste vous intéresse, la mission vous plaît, vous êtes séduit par l’entreprise et celle-ci se montre très intéressée par votre profil. Reste à régler un détail, et non des moindres : votre rémunération.  L’art de négocier n’est pas donné à tout le monde, mais ces quelques conseils, si vous les appliquez, pourraient bien vous aider à obtenir le salaire espéré.

Connaître sa valeur sur le marché de l'emploi

Avant d'entrer en phase de négociation, pour être crédible face à votre recruteur et ne pas paraître en décalage avec la réalité, vous devez avant tout connaître votre valeur sur le marché. Quels sont les salaires pratiqués dans votre secteur d'activité, à quel niveau de hiérarchie postulez-vous, quel est le montant de votre précédent salaire, quelle expérience avez-vous et quel niveau d'expertise vous possédez dans le secteur visé ? Pour connaître notamment les fourchettes de salaire pratiquées dans votre domaine, vous pouvez vous baser sur les enquêtes de rémunérations, réalisées chaque année par les cabinets de recrutement. Avoir une idée objective de votre "valeur marchande" est un préalable à toute négociation lors d'un processus d'embauche. 

Avez-vous été chassé pour cet entretien ou est-ce vous qui le solliciter ? La position de force pour votre négociation salariale ne sera pas la même. Si on est venu vous chercher, vous pouvez négocier une augmentation substantielle de votre salaire. En effet, cela signifie que le recruteur est très intéressé par votre profil. De plus, vous prenez un risque en quittant votre emploi. En effet, vous devrez refaire une période d'essai, vous perdez votre ancienneté dans votre précédente entreprise (et cela à de la valeur) et vous devez de nouveau faire vos preuves. C'est au recruteur de faire une proposition suffisamment intéressante pour vous attirer.

Négocier son salaire dès le premier entretien ? A éviter !

En principe, c'est le recruteur qui aborde en premier le sujet. En effet, de manière générale, il n'évoque la question qu'une fois qu'il est sûr que le profil l'intéresse. Un principe de base de négociation veut que celui qui s'exprime en premier est le plus vulnérable. En outre, vous pourriez très bien avoir la bonne surprise de vous voir proposer une rémunération au delà de ce que vous comptiez demander. Dans un processus de recrutement, vous êtes généralement convoqué à 2, 3, voire parfois 4 entretiens. Dans ce cas, il n'est pas forcément opportun d'évoquer la question du salaire dès le premier entretien. Votre recruteur pourrait interpréter cela comme suit : le salaire est votre préoccupation première, et passe avant le contenu de la mission. Cela peut être rédhibitoire. 

Mais parfois, notamment dans le cas d'un où vous êtes contacté par un chasseur de tête, dès le coup de fil on vous demandera une "fourchette de prétention salariale". Le chasseur de tête souhaite vérifier que vous correspondez au budget de l'entreprise qui recrute. Il est donc important d'avoir toujours en tête un salaire ou une fourchette de salaire en tête ! Vous pouvez vous faire contacter à tout moment. ne soyez donc pas surpris.

Pour réussir sa négociation salariale il faut souligner sa valeur ajoutée

Pour avoir du poids dans la négociation et donc des chances de parvenir à vos fins, vous devez apporter des arguments convaincants. Qu'est ce qui fait votre valeur ajoutée personnelle ? Tempérament, expérience particulière, études, principales réussites, potentiel, réalisations. Étudiez tout ce qui fait qu'aujourd'hui, vous disposez de compétences spécifiques qui vous font vous démarquer des autres candidats. Et donc justifierait une rémunération sur mesure. N'hésitez pas à mettre en valeur ce que vos compétences vont apporter à l'entreprise: économie de coûts, gains de temps, diminution des erreurs et donc gains en productivité. 

Combien rapportez-vous à votre entreprise ? Vous devez faire l'effort de calculer votre valeur ajoutée. rapportée à votre coût. Par exemple, un commercial rapportant 1M€ à son entreprise, pourra légitimer une augmentation de salaire s'il ne gagne que le SMIC. une personne rapportant 100K€ aura plus de difficultés !
Combien faites-vous économiser à votre entreprise ? La question est importante. Certaines fonctions support, ne produisent pas de chiffre d'affaires mais elles n'en sont pas moins essentielles. Pour justifier une augmentation, un bon argument est de calculer ce que vous avez fait économiser à votre entreprise pendant l'année. 30K€ ont été économisés grâce à vous sans que l'on vous le demande ?  Vous méritez probablement une prime !

Négocier son salaire en fonction de son interlocuteur

Face à un refus, un recruteur qui vous affirme qu'il ne peut satisfaire vos attentes, ne vous démontez pas. Ne vous énervez pas non plus, mais préparez vous à cet éventualité en réfléchissant à des solutions de repli. Si le salaire proposé ne peut être modifié, vous pouvez demander l'instauration d'un système de prime, ou de bonus. Pour les professions ou le salaire variable est important, demandez une augmentation du fixe et une diminution du variable. Pensez aux avantages en nature (véhicule de fonction, tickets restaurants....), qui peuvent constituer un complément de revenu non négligeable. L'idée est de passer en revue tous les scénarios possibles pour pouvoir aborder au mieux cet épisode délicat.


Conclusion

Avant de vous lancer dans la négociation de votre salaire dans un processus de recrutement, ayez à l'esprit une ces quelques règles de base, qui vous aideront à préparer votre argumentaire et mettre toutes les chances de votre côté. Posez-vous bien ces questions en amont pour pouvoir être performant le jour J.