Entretien d'embauche

2013 : le parcours du combattant du retour à l’emploi

A chaque entreprise son entretien

Les trois derniers entretiens de recrutement que j’ai en tête se sont plutôt bien déroulés puisque deux d’entre eux ont abouti à une offre. L’une en intérim dans l’immobilier, l’autre en CDD dans le secrétariat médical.
Ils se sont déroulés de manière très différente :

  • En immobilier, il a duré 15 minutes à peine, avec le directeur régional qui m’a posé assez peu de questions et qui m’a très vite proposé un jeu de rôle afin que je démontre mon aptitude à tenir ce poste d’hôtesse d’accueil.
  • Dans le secrétariat médical, il a duré une matinée, avec plusieurs tests à l’appui : sur Word, Excel, et tests d’orthographe et de classement, puis une entrevue avec la responsable des RH, puis avec le responsable du secrétariat, des entrevues très classiques avec quelques questions sur mon parcours et mes motivations.
  • Le troisième concernait un poste d’assistante de direction, dans l’immobilier d’entreprise : il a consisté en un entretien avec la gestionnaire de l’agence qui m’a demandé de présenter mon parcours et mes motivations à travailler comme assistante dans le secteur de l’immobilier, ainsi que ce que je pouvais offrir de particulier à l’entreprise.

Les règles en entretien d’embauche : beaucoup de subjectivité

Chaque entretien est différent

Les apparences : des jugements erronés

En revanche, les apparences sont importantes. Ce n'est pas qu'une question de tenue vestimentaire, de présentation générale ou d'attitude, c'est aussi la question de la personne en face, qui est là avec ses filtres : ses préjugés, ses croyances, ses convictions, ses projections et j'en passe. Pour vous juger, il utilisera ce qui est à sa portée : les apparences, et tout ce qu’il peut « happer » de vous de manière superficielle (un mot, une tonalité, un accent, un regard, une couleur de cravate, …). Tout ceci va passer par le prisme de ses filtres et il vous en rendra une version bien personnelle !

Je suis tombée une fois sur un DRH totalement convaincu que je regrettais mon métier de coach, exercé à mon compte il y a peu, et que je n’aspirais qu’à le retrouver ! J’ai eu beau lui dire clairement que « non », il n’y a eu rien à faire, il répondait « si, si » ! C’est insupportable. Ce type de réaction n’a rien à faire dans un entretien de recrutement. Cela n’est pas professionnel.

Le recrutement aujourd’hui : manque de capacité d’analyse des recruteurs ?

La personnalité avant les compétences

Il y a beaucoup à dire sur le recrutement. J’aurais tendance à dire que peu importe au fond la méthode ou l’outil. Ce qui compte, c’est la rencontre, c’est elle qui est décisive et, avant cela, c’est la personne qui manie l’outil car tout dépendra de la manière dont elle s’y prend. Beaucoup de CV sont écartés pour des raisons totalement arbitraires ou subjectives. Et que dire de l’usage de machines pour trier les candidatures !

Des recruteurs aveugles au potentiel

Ce que je retire de mon expérience, c’est que ceux qui recrutent, cabinets ou employeurs, manquent singulièrement de capacité d’analyse, de recul, de ce principe d’altérité dont j’ai parlé plus haut. Cela les rend aveugles au potentiel, aux capacités, à toute la richesse qu’un candidat « atypique » (ou pas d’ailleurs) peut apporter à une entreprise. Il faut de l’ « opérationnel tout de suite » (et si possible : pas cher !) : tout est fait à court terme, dans un cadre bien précis qu’on ne dépasse pas, pas d’anticipation, pas de projection sur le long terme, même si on vous pose la fameuse question « comment vous projetez-vous dans l’entreprise dans les 5 ans ? » ! Elle n’est là que pour voir ce que vous répondez et non pas parce qu’on a réellement envisagé votre évolution au sein d’une équipe.

C’est vrai que c’est compliqué, un recrutement, alors on tente au maximum de le rationaliser avec des tests psychotechniques, des mises en situation (qui ne seront jamais la situation réelle), des études graphologiques ou astrologiques (si tant est qu’on puisse dire que ces outils « rationalisent » !), des études psy de profils... Et on confie l’analyse du candidat à des outils dont on se demande s’ils sont toujours bien utiles ou efficaces. J’ai toujours passé mes tests avec un certain succès, que ce soit sur mon profil psychologique, mes compétences ou ma technicité, et pourtant, voyez-vous : je suis toujours au chômage ! Que peut-on en déduire ? Que les recruteurs ne font pas confiance à leurs propres tests ? Que la rencontre, évoquée plus haut, est encore plus décisive que les tests ?

Entrer  en contact avec les recruteurs : les limites du 2.0

Un marché de l’emploi extrêmement rigide en France

Il faut bien être conscient que le marché de l’emploi est extrêmement rigide. Les cabinets de recrutement passent leur temps, comme les candidats, à rassurer les employeurs. Ces candidats doivent fournir toutes sortes de garanties : qu’ils sont bien motivés, qu’ils ne vont pas quitter l’entreprise, qu’ils ont bien l’expérience demandée, qu’ils n’ont pas de problème familial qui pourraient perturber leur vie professionnelle, qu’ils connaissent bien le contexte professionnel et même géographique de l’entreprise, et même qu’ils sont prêts à quitter l’entreprise d’eux-mêmes s’ils ne donnaient pas satisfaction ! D’ailleurs certains candidats n’hésitent plus à poser leur lettre de démission sur le bureau d’embauche : c’est dire à quel point nous sommes tombés bien bas.

Toujours plus d'expérience exigée

Conseils aux candidats : soignez votre cv, et ciblez vos recherches

Alors des conseils aux candidats ? D’abord, soignez votre CV car c’est votre passeport pour l’entretien. Ne postulez pas à n’importe quel emploi : ça ne sert à rien, à moins que vous n’ayez déjà occupé ce type de poste, puisque, même sur les emplois les moins qualifiés, on vous réclamera de l’expérience la plupart du temps. Focalisez-vous sur ce que vous savez faire et ce que vous aimez faire, pour garder votre motivation et vos chances de répondre à l’exigence d’être opérationnel immédiatement. Tentez malgré tout votre chance ailleurs que sur votre région, si vous le pouvez, parce qu’on ne sait jamais : il y a toujours des exceptions. Soyez patient, ne perdez pas courage, veillez à être bien entouré, et n’hésitez pas à aller démarcher directement les entreprises de votre coin, faites fonctionner votre réseau personnel : votre entourage familial et social, votre boulangère, votre médecin, … Et si vous le pouvez, adhérez à une association, un groupe : faites vous connaître. Et pensez aussi à faire des pauses : à couper le cordon avec votre recherche, à faire autre chose.