Au cours de sa vie professionnelle, le salarié bénéficie en France d'un quota d'heures de formation. L'objectif est de lui permettre d'améliorer ses compétences, d'acquérir un niveau de formation supérieur ou se se préparer à un nouveau métier, en vue d'une éventuelle reconversion. Dans cette optique, deux dispositifs existent : le CIF (congé individuel de formation et le DIF( droit individuel à la formation). Quelles sont les grandes différences entre ces deux options, dans quelles situations faut-il opter pour l'un ou pour l'autre ? Quelles sont les conditions d'accessibilité et de financement ? Cet article fait état des grandes distinctions entre le CIF et le DIF, pour vous aider à choisir l'option la plus appropriée.
Le congé individuel de formation est une autorisation d'absence accordé par votre employeur pour vous permettre d'accéder à une formation de longue durée, diplômante ou non. Le CIF répond à différents objectifs :
Le droit individuel à la formation est quant à lui un accès à une formation professionnelle en rapport direct avec l'activité de votre entreprise et/ou votre fonction, dans le but d'acquérir une qualification plus élevée, ou d'entretenir ou perfectionner vos connaissances.
Le DIF répond à un besoin ponctuel de formation exprimé par le salarié (maximum 120 heures ce qui équivaut à 3 semaines et demi consécutives sur une base de 35 heures hebdomadaires), alors que le CIF est un véritable congé longue durée, sa durée pouvant aller jusqu'à 1 an, et 1 200 heures si elle s'effectue à temps partiel. Généralement, le DIF se déroule en dehors du temps de travail (cours du soir, weekend).
Alors que le CIF ouvre droit à un vaste panel de formations, les possibilités sont plus restreintes dans le cadre du DIF, et se limitent à des formations en lien direct avec l'activité du salarié (cours de langue, formation à un logiciel...). Le CIF se déroule le plus souvent à temps plein, en lieu et place du temps de travail habituel.
Pour obtenir un CIF, vous devez justifier d'une ancienneté de 24 mois consécutifs ou non en tant que salarié, dont 12 au sein de votre entreprise actuelle. Si vous êtes en CDD, dans les entreprises de moins de 10 salariés, il vous faut justifier de 36 mois d'ancienneté dont 12 en interne.
Concernant le CIF, les conditions d'ancienneté dépendent également de votre contrat de travail :
La demande de CIF doit être faite par écrit, soit remise en main propre contre récépissé, soit en LRAR,
Pour la demande de DIF, la loi n'impose aucun délai ni conditions de forme. Toutefois, nous vous recommandons de la faire suffisamment tôt pour que l'employeur dispose d'un délai minimum d'un mois pour y répondre. De plus des accords collectifs encadrent le DIF dans certains secteurs et prévoient des délais à respecter pour formuler votre demande.
Cela dit, afin d'officialiser la chose et éviter tout litige concernant les délais, nous vous recommandons dans les deux cas de formuler votre demande par LRAR, précisant la nature de votre demande, le contenu de la formation ou la nature de l'examen, sa durée...
Le bénéfice du CIF étant un droit, votre employeur ne peut vous le refuser dès lors que vous répondez aux conditions prévues par le code du travail (conditions d'ancienneté, délai et forme de la demande...). Il peut cependant demander le report du CIF en cas de necessité pour ne pas compromettre le bon fonctionnement de l'entreprise (salariés absents en même temps, augmentation soudaine du carnet de commande...).
A la différence du CIF, le DIF peut être refusé par votre employeur, même si vous répondez aux conditions d'ancienneté. Il doit vous répondre dans un délai d'un mois, et une non réponse de sa part dans ce délai vaut acceptation.
Le financement du CIF n'est pas assuré par votre employeur. C'est à vous de faire les démarches nécessaires pour vous renseigner sur les possiblités de financement et/ou de rémunération pendant la durée du CIF contactez l'organisme paritaire (OPCA) auprès duquel votre entreprise cotise au titre du CIF.
Le financement du DIF est assuré par votre employeur. Il convient de distinguer deux cas de figures :
Exemple : |
Conclusion :
Le congé individuel de formation (CIF) et le droit individuel à la formation (DIF) répondent donc à des problématiques totalement différentes. Le premier permet de suspendre son contrat de travail pour suivre une formation longue durée, diplômante ou non, et vous revient de droit dès lors que vous remplissez les conditions. En revanche, le DIF nécessite l'aval de votre employeur et concerne des formations courtes comme des cours de langue, d'informatique en lien avec votre activité.