Les Conseils de Maître Benamara pour quitter l'entreprise en 2018

Quitter son entreprise, suppose de connaître ses droits, mais aussi de consulter un avocat pour envisager un départ sereinement ! 

Pour faire face à cette situation de changement, vous retrouverez dans cet article les conseils avisés de Maître Mathilde Benamara sur le sujet.

Maître Mathilde Benamara ([email protected]) est avocate depuis janvier 2009 et installée  au Barreau de Nîmes depuis 2012. Maître Mathilde Benamara a été formée au sein de cabinets spécialisés, auprès d’une clientèle d’entreprise et de salariés cadres, elle a acquis une expertise juridique, technique et stratégique en droit du travail. Elle exerce exclusivement dans cette matière et elle met aujourd’hui ses compétences aux services des salariés pendant toutes les phases de la relation contractuelle de la conclusion du contrat au litige de la rupture devant le Conseil de prud’hommes.

I) Un salarié quittant son entreprise a-t-il intérêt à prendre rendez-vous avec un avocat pour en discuter préalablement ? Si oui, à quel autre moment ?

Oui idéalement le plus tôt possible sans attendre la mise en œuvre de la rupture.
A partir du moment où le salarié est en difficultés dans son emploi ou souhaite rompre la relation contractuelle, pour être informé sur les possibilités de départ et définir la stratégie envisageable en ayant le plus de choix. Ce n’est pas parce que l’avocat est consulté et prête sa plume au salarié à des fins stratégiques que cela génère une ouverture d’un contentieux prud’homal.

II) Un employeur peut-il refuser la rupture conventionnelle à un salarié ? Dans ce cas, le salarié peut-il demander à son employeur de le licencier ?

Oui absolument, la rupture conventionnelle suppose un commun accord des parties même si elle est à l’initiative du salarié. On ne peut pas forcer un consentement. Non, pour licencier un salarié, l’employeur doit disposer d’un motif sous peine de voir déclarer le licenciement dépourvu de cause réelle et sérieuse. Il y a des leviers stratégiques pour éviter une telle situation de blocage d’où l’intérêt d’aller consulter un avocat.

III)  D’après votre expérience, pourquoi le départ de l’entreprise est-il le plus souvent sujet à conflit entre un employeur et ses salariés ?

Dans la plupart des cas le départ du salarié est généré par une situation de mal être dans l’emploi à un moment donné enamont. Moins fréquents sont les départs provoqués en raison d’une opportunité professionnelle ou un déménagement du conjoint, qui se passent en général bien.

De fait, le salarié a souvent l’impression à tort ou à raison de ne pas avoir eu le choix et de ne pas avoir eu la reconnaissance de carrière qu’il méritait.

Etrangement ce même ressenti peut se retrouver aussi chez les salariés lorsque la cause du départ donnée est économique. Souvent pour l’employeur, une fois la question du départ décidé, les préoccupations juridiques sont à la sécurisation de la rupture avec en pratique une mise à distance du salarié qui peut être vécu douloureusement par ce dernier en raison de l’affect qu’il garde pour son entreprise pendant quelques temps.

IV) Un salarié qui s’estime victime de harcèlement a-t-il intérêt à quitter son entreprise ?

Non pas nécessairement, même si en pratique c’est souvent le cas. Par contre, il ne faut pas rester dans un tel contexte pathogène. Il est impératif de prendre du recul sur sa situation en allant tout d’abord consulter un avocat pour connaitre tous les leviers possibles.

V) Quels sont les choses à ne pas négliger par un salarié pour effectuer un départ soigné ?

Réfléchir à son projet professionnel et être pleinement informé en droit du travail et accompagné en stratégie pour prendre la décision la plus adaptée à son besoin en connaissance de cause (pour ne pas nourrir de regrets plus tard) et mesurer toutes les conséquences de ses choix.