Licenciement

Votre patron est un balourd ? Pouvez-vous le lui dire ?

Vous connaissez l'expression "les mûrs ont des oreilles" et bien votre employeur également. On n'est jamais trop prudent au travail....ce salarié a bien failli en faire les frais en traitant son patron de balourd.

1. La faute grave rend impossible le maintien du salarie

Votre employeur dispose d'un pouvoir disciplinaire qui lui permet de vous sanctionner en cas de faute. Selon la gravité de la faute, l'employeur prend les mesures nécessaires pour vous sanctionner.

Aussi, les sanctions disciplinaires vont du simple avertissement au licenciement.

Par ailleurs, le licenciement n'emporte pas les mêmes conséquences selon le degré de gravité de la faute. On distingue alors la faute simple, lourde et grave.

La faute grave est caractérisée dès lors que vous avez manqué à votre obligation de discipline dans l'entreprise.

2. "Balourd de patron" ne constitue pas une faute grave

Dans cette affaire, que s'est-il passé?

Il s'agit d'un salarié, embauché le 15 septembre 1982 et licencié le 14 décembre 2009 pour faute grave après une mise à pied conservatoire. Pourquoi?

Le salarié décide de passer un appel téléphonique à son ami pour se décharger un peu de ses problèmes rencontrés au travail et lance un "il ne sait pas encore s'il aura le camion, mon boulard d'patron".

Or, ce qu'il ne savait pas c'est que ce n'était pas son ami qu'il avait au téléphone mais son patron qui se trouvait à ce moment précis en repas d'affaires avec des clients....cerise sur le gâteau: Le haut parleur était activé.

Voilà alors la raison pour laquelle le salarié a fait l'objet d'un licenciement pour faute grave. Or souvenez-vous, la faute grave suppose un manquement à l'obligation de discipline. C'est là dessus que s'est arrêtée l'analyse des juges. Ils ont en effet considéré que le salarié, pensant parler avec son ami, ne savait pas qu'il s'adressait directement à son patron, par conséquent il n'avait pas l'intention de s'adresser à lui directement.


Attention:

Sachez cependant que le grief a été retenu dans la mesure où le salarié a appelé durant son temps de travail, qu'il parlait des camions de l'entreprise...en somme cet appel ne relève pas de sa sphère privée.