Formation

Les bénéfices de la VAE

Afin de gérer au mieux votre carrière professionnelle, vous disposez de différents outils dont la VAE - validations des acquis d'expérience qui vous permet d'obtenir un diplôme. Isabelle FAUVET, directice de la société If Coaching revient sur ce qu'est la VAE. Conditions, avantages, financement....

Isablele FAUVET dirige depuis plus de 12 ans le groupe IF Coaching, spécialisé dans la gestion de carrière des salariés et demandeurs d’emplois. Leur structure est composée de consultants pluridisciplinaires, capables d’intervenir sur des thèmes variés à mi-chemin entre la psychologie du travail et la gestion des Ressources Humaines. Certaines des prestations se font à l’initiative de l’entreprise et d’autres sont des initiatives individuelles, ce qui est souvent le cas d’une démarche VAE.

1. Qu'est-ce que la VAE?

A. A QUOI SERT LA VAE

La Validation des Acquis d’Expérience est un dispositif qui permet, comme son nom l’indique, à toute personne de sanctionner son expérience professionnelle par un diplôme en adéquation avec son parcours.

Ainsi, une secrétaire autodidacte, ayant exercée pendant 10 ans cette fonction mais n’ayant aucun diplôme, peut obtenir un BAC Pro Secrétariat ou même un BTS Asssistante Manager (en fonction de son parcours) par le biais de la VAE.

Les conditions pour valider ses acquis est de pouvoir justifier d’une expérience professionnelle (salariée ou bénévole) d’au moins 3 ans en lien avec le diplôme visé.

B. QUELLES SONT LES CONDITIONS A REMPLIR

La VAE est accessible aux salariés, aux demandeurs d’emplois et plus largement à toute personne justifiant de trois ans d’expérience (même si cette expérience date un peu …).

Ainsi une femme ou un homme au foyer, une profession libérale, un artisan, un chef d’entreprise, tout le monde peut envisager une VAE ! La VAE peut être proposée par l’employeur ou être à l’initiative du salarié.

2. Quelles sont les démarches à effectuer?

On ne bénéficie pas d’une VAE, on s’engage dans une VAE. C’est un investissement personnel, comme le fait de suivre une formation.

La VAE commence par l’identification du diplôme visé. Une étude du parcours professionnel permettra de trouver le diplôme le plus en adéquation avec l’expérience professionnelle.

Pour cela, le candidat à la VAE peut être épaulé gratuitement par un conseiller du Point Relais Conseil VAE de sa ville. Suivant les Points Relais Conseil, vous obtenez plus ou moins rapidement un rendez-vous.

Puis, en fonction du diplôme visé, il faut compléter un document, appelé livret 1, qui est en quelque sorte un CV détaillé. Ce livret 1 sera présenté à l’organisme certificateur (organisme susceptible de vous délivrer le diplôme) qui validera, ou non, votre candidature. Si le certificateur considère que votre expérience professionnelle est en lien avec le diplôme visé, elle vous délivrera votre recevabilité qui sera le point de départ de votre demande de prise en charge.

Une fois le financement trouvé, il faudra rédigé le livret 2 (voir explication plus loin) et le présenter devant un jury. Un oral devant ce même jury clôturera le processus.

Le jury peut:

  • Refuser de vous valider le diplôme,
  • Faire une validation partielle du diplôme, considérant qu’il vous manque quelques compétences pour valider en totalité le diplôme
  • Et enfin, troisième et dernière option, le jury considère que votre expérience est en parfaite cohérence avec le diplôme et donc valide ce dernier !

En cas de validation partielle, les modules nécessitant une formation complémentaire vous sont précisés et dès que vous apporterez la preuve que vous avez acquis les compétences manquantes, votre diplôme sera validé, sans avoir à repasser devant le jury.

3. Quelles sont les modalités de financement de la VAE?

L’accompagnement à la VAE et les frais d’inscriptions peuvent être financés de plusieurs manières :

  • Par l’employeur dans le cadre du plan de formation ;
  • Par un OPACIF (ex : FONGECIF) dans le cadre du Congé Individuel de Formation VAE ;
  • Par les heures cumulées sur le compte Personnel de Formation (CPF) qui remplace le compteur DIF ;
  • Par Pôle Emploi par le biais de l’AIF (Aide Individuelle à la Formation)
  • Par le candidat lui-même, avec ses deniers personnels

4. Quelles sont les effets de la VAE?

A. QUELS SONT LES IMPACTS SUR LE CONTRAT DE TRAVAIL

Après avoir obtenu la recevabilité et l’accord de financement, le candidat à la VAE va devoir commencer à raconter son histoire professionnelle selon des modalités précises.

Il est fortement conseillé de se faire accompagner par un cabinet spécialisé pour mettre toutes les chances de son côté. Ce travail d’écriture peut effrayer mais lorsqu’il est guidé par un professionnel, il est accessible à tous, y compris les moins diplômés. Il ne s’agit pas d’écrire un roman mais simplement d’expliciter son parcours professionnel, parler de ses savoirs, savoir-faire, de ses qualités, des difficultés du métier, etc.

Cet accompagnement à la rédaction du livret 2 peut se faire sur temps de travail ou hors temps de travail. En général, l’accompagnement se déroule sur 3 mois à raison d’une séance par semaine. Dans le cadre d’une prise en charge par un OPACIF, pour un accompagnement sur temps de travail, le salarié est rémunéré normalement durant son absence. Idem dans le cas d’un financement par le CPF. Bien entendu, si l’accompagnement se fait hors temps de travail, la question de la rémunération ne se pose pas.

La réalisation d’un accompagnement à la VAE sur temps de travail n’a aucun impact sur le contrat de travail.

B. QUELS SONT LES BENEFICES DE LA VAE POUR LE SALARIE

Les bénéfices de la VAE sont multiples.

En premier lieu, l’obtention d’un diplôme est une belle récompense et n’est pas sans effet positif sur le niveau de confiance en soi. Ce diplôme ne change pas forcément la rémunération du salarié mais il change le regard de l’individu sur lui-même voire de ses collègues sur lui. Le travail de rédaction du livret 2, livret qui sera analysé par un jury pour déterminer si la personne mérite le diplôme au vu de son expérience, apporte une prise de conscience du chemin parcouru.

Le candidat réalise alors tout ce qu’il a fait, tout ce qu’il sait faire et cet exercice d’écriture est très valorisant. La Vae présente un intérêt pour tous les professionnels qui exercent un métier sans en avoir le diplôme.

Nous parlons beaucoup d’employabilité et la Vae est l’occasion de cumuler expérience et diplôme que qui est avantage certain sur le marché de l’emploi.

La Vae est parfois une étape essentielle dans un processus global d’évolution professionnelle.

Récemment, j’ai accompagné une personne qui, à la suite d’un bilan de compétences, souhaitait exercer le métier de commerciale. Sa principale expérience était celle de Responsable Accueil dans une grande surface. Cette dame n’avait aucun diplôme (niveau VI). La première étape fut d’obtenir le BAC par la VAE. Nous avons préparé un BAC Pro Services qu’elle a validé. Ainsi, munie de ce beau diplôme (le premier de sa vie, à 42 ans), elle s’est inscrite pour la rentrée prochaine dans une école pour préparer un BTS Négociation Relation Client en 1 an, en formation continue, pris en charge dans le cadre du Congé Individuel de Formation (CIF). En deux ans, nous serons passés d’un niveau VI à un niveau III.

C. QUELLES SONT LES CONSEQUENCES SUR LA CARRIERE DU SALARIE

Les conséquences d’une VAE sur la carrière sont variables. Les retombées peuvent être immédiates : la promotion d’un salarié à un poste à responsabilité peut être sous-tendue à l’obtention d’un niveau de qualification. Parfois, les retombées se perçoivent à plus long terme, lorsque la personne se retrouve en situation de rechercher un emploi, par exemple, elle peut faire la différence grâce au diplôme.


Conclusion

L’information sur la VAE est plus abondante qu’il n’y a encore que quelques années mais elle est souvent effrayante. Trop souvent, la VAE est présentée comme un parcours du combattant, nécessitant un « énorme »travail personnel, des pages et des pages de rédaction, des heures et des heures de réflexion, etc. Lorsque le candidat choisit d’être accompagné par un professionnel, il est guidé, épaulé, soutenu, encouragé et finalement l’exercice peut devenir plaisant, valorisant et très motivant.
Le dispositif mérite d’être encore expliqué tant aux salariés, demandeurs d’emplois qu’aux éventuels prescripteurs (DRH, Pôle Emploi, PLIE, Missions locales, Associations d’insertion, etc.).

Dans un pays ayant la « diplômite aigüe », il me semble utile d’adosser une expérience professionnelle à un diplôme. Cela conforte le candidat dans sa capacité à rebondir sur le marché de l’emploi, le cas échéant, et dans tous les cas, cela lui apporte une véritable fierté et reconnaissance sociale.