CV

Pouvez-vous enjoliver votre CV ?

C’est une pratique bien plus courante qu’on peut le penser. Si vous avez enjolivé votre CV, sachez que vous n’êtes pas le seul. Alors que vous songez sûrement à un nouvel emploi pour l’année qui suit, vous vous posez ces questions. Est-ce interdit ? Non, mais il y a des limites.

Pourquoi enjoliver son CV ?

Bonne question ! Parce que, pour beaucoup de candidats, avoir des trous dans son CV ou pas assez de diplômes à leur goût est un risque de ne pas obtenir le poste. Pourtant, cette réaction est à double tranchant. En France, tous les futurs employeurs ne vérifient pas les informations en appelant les écoles, universités ou anciens employeurs, mais dans les pays anglo-saxons et germaniques c’est monnaie courante.

Conseil n°1 : Ne pas tricher quand on veut postuler dans une boite américaine ou allemande même si vous avez non-obtenu votre diplôme il y a 30 ans.

L’institut Florian Mantione a réalisé plusieurs études sur la falsification des CV. D’après l’étude de 2013 :

  • 75% des CV sont truqués
  • 90% des candidats estiment qu’il est normal de truquer son CV

Mais qu’est ce qu’un CV mensonger ? Selon l’étude, à partir du moment où un élément du CV est inexact, que ce soit pour se valoriser ou se dévaloriser d’ailleurs, il y a mensonge et le CV est trompeur. Et beaucoup mentent sans le moindre problème sur différents aspects de leur CV : diplômes, expérience professionnelle, adresse, langues parlées, âge … etc.

Peut-on être débusqué ? Cela va dépendre du mensonge. En marquant que vous avez 40 ans alors qu’on voit clairement que vous en avez 15 de plus, le recruteur ne sera pas dupe à un entretien d’embauche. De même si vous vous inventez des langues parlées ou des voyages pendant une année de césure alors qu’en fait vous ne parlez que français et (un peu) anglais et que votre année de césure a été une année de chômage, vous n’allez pas passer pour quelqu’un de sérieux.


Par exemple : Marc est arrivé en entretien d’embauche et a écrit qu’il avait fait une année de césure pour faire le tour du Cambodge alors qu’il n’y a jamais mis les pieds, ce n’est pas forcément très grave. Sauf qu’il a eu face à lui un recruteur qui y va tous les étés depuis 20 ans et lui pose des questions… qui restent sans réponse. Il est juste passé pour un idiot et sa crédibilité en a pris un coup.


Conseil n°2 : Avant de tricher, vérifiez bien qui va vous évaluer en entretien d’embauche et renseignez vous suffisamment pour que votre mensonge passe inaperçu. Le mieux restant de ne pas raconter n'importe quoi.

Que dit la loi ?

Il est possible de tricher, du moins en principe. Depuis la loi du 31 décembre 1992 sur le recrutement c’est à l’employeur de vérifier les informations transmises par le candidat sur son CV. Cela veut dire aussi qu’il a le droit de faire appel à des organismes spécialisés pour débusquer les faussaires avant l’entretien, c'est une pratique qui tend à se répandre. Et vous pouvez aussi vous faire épingler à l’entretien, comme expliqué ci-dessus.

Mais si vous avez déjà été embauché ? C’est là que ça se complique. Tout va dépendre de la compétence que vous avez ajouté/enlevé et de la pertinence qu’elle avait pour que vous soyez embauché.


Par exemple : Lise a écrit dans son CV qu’elle parlait couramment le russe, elle postule pour un poste de commercial responsable des échanges avec la Russie. Or, en réalité, à part « Bonjour » et « Merci » elle ne parle pas russe du tout. Sa compétence linguistique était, dans son cas, un élément important de son recrutement.


Conseil n°3 : Vous souhaitez tricher ? C’est à vos risques et périls, mais ne gonflez jamais trop vos compétences car cela pourra vous coûter cher.

La jurisprudence a montré que c’est surtout à l’employeur de vérifier les diplômes et les langues. Ainsi parfois, elle va valider des licenciements car le mensonge était trop grave, et parfois elle va refuser car c’était au recruteur de s’assurer qu’il était face à une personne compétente. Notamment, si une personne s’est inventé un diplôme mais qu’elle a réellement les compétences requises, un licenciement serait injustifié.

Le conseil de la fin ?

Ne trichez pas (ou pas trop) ! D’une petite imprécision à un diplôme inventé, peu de choses séparent le petit vantard du serial menteur. D’autre part, ce sont vos compétences propres qui vont être évaluées, l’employeur va voir si vous êtes apte à occuper ce poste, et pas quelle collection de diplômes vous pouvez afficher. La vérité reste le meilleur atout, quitte à vous expliquer sur vos incidents de parcours, réorientations, ou période de chômage lors de l'entretien d'embauche.